Sainte Philomène (†304)

Vierge, martyre, Sainte patronne du Rosaire Vivanet des Enfants de Marie Immaculée

Commémorée le 11 août

philomene

« La vie de Ste Philomène révélée à mère Marie Louise de Jésus :

« Ma chère sœur », lui révéla la sainte, « je suis la fille d’un prince qui gouvernait un petit État de la Grèce. Ma mère était aussi de sang royal. Comme ils étaient sans enfant et tous deux encore idolâtres, pour en obtenir, ils offraient continuellement des prières et des sacrifices à leurs faux dieux.

Un docteur romain, nommé Publius, qui est maintenant un saint au Paradis bien qu’il n’ait pas subi le martyre, vivait dans un palais au service de mon père. Il professait le christianisme. Voyant l’affliction de mes parents, ému par leur aveuglement et sous l’impulsion de l’Esprit Saint, il leur parla de notre foi et les assura que leurs prières seraient entendues s’ils embrassaient la religion chrétienne. La grâce qui accompagnait ses paroles toucha leur cœur et éclaira leur esprit. Finalement, après mûre réflexion, ils reçurent le sacrement de baptême.

« Je suis née au début de l’année suivante, un 10 janvier, et à ma naissance, ils me donnèrent le nom de ‘Lumena’, ou ‘Lumière’, car j’étais née à la lumière de la Foi à laquelle mes parents étaient maintenant ardemment dévoués.

Le jour de mon baptême, ils me nommèrent ‘Philomena’, c’est-à-dire « amie de la lumière' »qui illuminait mon âme par la grâce de ce sacrement. La Divine Providence a permis que l’épitaphe sur mon sarcophage soit expliquée en ce sens, bien que les interprètes aient ignoré que c’était exactement la pensée de ceux qui l’avaient écrite.

« L’affection que mes parents me portaient était si grande qu’ils voulaient toujours m’avoir près d’eux. C’est pour cette raison qu’ils m’amenèrent à Rome avec eux à l’occasion d’un voyage que mon père devait faire en raison d’une guerre injuste dont il était menacé par l’arrogant Dioclétien. J’allais sur la fin de mes treize ans. Arrivés dans la capitale du monde, nous nous rendîmes au palais de l’empereur où on nous accorda une audience.

« Quelle merveille que le destin ! Qui aurait pu deviner le mien? Tandis que mon père plaidait sa cause avec ardeur et cherchait à se justifier, l’Empereur ne me quittait pas des yeux et à la fin il répliqua : « Cesse de te tourmenter; tu peux être parfaitement rassuré ; il n’y a plus de raison de s’inquiéter. Au lieu de vous attaquer, je mettrai toutes les forces de l’Empire à votre disposition à la condition que tu me donnes la main de ta fille, la jolie Philomène ».

« Mes parents accédèrent à sa requête et, de retour chez nous, ils cherchèrent à me convaincre que j’allais être heureuse comme Impératrice de Rome.

Je rejetai leur offre sans aucune hésitation en leur disant que j’étais devenue l’épouse de Jésus-Christ par un vœu de chasteté prononcé lorsque j’avais onze ans.

Mon père s’efforça alors de montrer qu’une enfant de mon âge ne pouvait pas disposer d’elle-même comme elle l’entendait et il exerça toute la force de son autorité pour me faire obéir.

« Lorsque l’Empereur reçut ma réponse, il la considéra comme un simple prétexte pour briser la promesse qui lui avait été faite. ‘Amène-moi la princesse Philomène’, dit-il à mon père, « je verrai si je peux la persuader ».

« Mon père vint vers moi mais, voyant que j’étais inébranlable, lui et ma mère se jetèrent à mes pieds en m’implorant. ‘Mon enfant, aie pitié de ton père, de ta mère, de ton pays! Aie pitié de notre royaume!’ Non, non, ai-je répondu; Dieu et ma virginité que je lui ai consacrée passent avant tout; avant vous, avant mon pays! Mon royaume, c’est le Ciel.

« Mes paroles les plongèrent dans le désespoir et il leur fallut m’emmener devant l’Empereur qui, de son côté, fit tout en son pouvoir pour me gagner. Mais ses promesses, ses séductions, ses menaces furent également vaines. Il fut alors saisi d’un violent accès de colère et, influencé par le démon de l’impureté, il me fit jeter dans les prisons de son palais où l’on me chargea de chaînes.

« Croyant que la douleur et la honte affaibliraient le courage que mon divin Époux m’inspirait, il vint me voir chaque jour ; puis, après avoir détaché mes chaînes pour me permettre de prendre la petite portion de pain et d’eau que je recevais comme nourriture, il renouvela ses attaques dont certaines, sans la grâce de Dieu, auraient été fatales à ma pureté.

« Les échecs qu’il continua de rencontrer furent pour moi le prélude à de nouvelles tortures, mais la prière me soutenait. Je ne cessais de me recommander à Jésus et à sa Mère très pure. Ma captivité durait depuis trente-sept jours lorsque, au milieu d’une lumière céleste, je vis Marie tenant son divin Fils dans ses bras. « Ma fille’, me dit-elle, « encore trois jours de prison et, après quarante jours, tu sortiras de cet état de douleur ».

« Mon cœur battait de joie à l’annonce de cette nouvelle mais, comme la Reine des anges avait ajouté que je devrais quitter cette prison pour soutenir, dans des tourments effrayants, un combat bien plus terrible que les précédents, je passai immédiatement de la joie à l’angoisse la plus cruelle; je pensai qu’il me tuerait.

« Courage, mon enfant », me dit Marie, « ne sais-tu pas l’amour de prédilection que je te porte ? Le nom que tu as reçu au baptême en est l’assurance, par sa ressemblance avec celui de mon Fils et avec le mien. Tu es appelée Lumena ou Lumière. Mon Fils, ton Époux, est appelé Lumière, Étoile, Soleil. Et ne suis-je pas moi-même appelée Aurore, Étoile, Lune dans la plénitude de son éclat et Soleil ? Ne crains pas, je t’aiderai. C’est maintenant l’heure de la faiblesse humaine et de l’humiliation, mais au moment de l’épreuve, tu recevras grâce et force. En plus de ton ange gardien, tu auras aussi le mien, l’archange Gabriel, dont le nom signifie « La force du Seigneur ». Lorsque j’étais sur terre, il était mon protecteur. Je te recommanderai tout spécialement à ses soins, mon enfant bien-aimée ». Ces paroles de la Reine des vierges me redonnèrent courage et la vision disparut en laissant ma prison emplie d’un parfum céleste.

« L’Empereur, désespérant de me faire accéder à ses désirs, eut alors recours à la torture pour me terrifier et m’amener à rompre mon vœu avec le Ciel. Il ordonna qu’on m’attache à un pilier pour être fouettée sans merci tandis qu’on me lançait d’horribles blasphèmes.

« ‘Puisqu’elle est obstinée au point de préférer à un Empereur un malfaiteur condamné à mort par ses propres compatriotes », dit-il, « elle mérite un châtiment approprié ».

« Le tyran, me voyant toujours aussi déterminée bien que je ne sois qu’une plaie béante, ordonna qu’on me ramène en prison pour y mourir dans les souffrances. Je souhaitais la mort pour m’envoler dans les bras de mon Époux lorsque deux anges brillants apparurent qui versèrent un baume céleste sur mes plaies et je fus guérie. Le lendemain matin, l’Empereur fut surpris en apprenant la nouvelle.

Me voyant plus forte et plus belle que jamais, il entreprit de me convaincre que je devais cette faveur à Jupiter, qui me destinait au diadème impérial.

« Sous l’inspiration du Saint-Esprit, je rejetai ce sophisme et résistai à ses caresses. Fou de rage, il ordonna qu’on m’attache au cou une ancre de fer et qu’on me précipite dans le Tibre.

Mais Jésus, pour montrer Son pouvoir et confondre les faux dieux, envoya deux anges pour m’aider. Ils coupèrent la corde et l’ancre tomba dans la rivière où elle demeure enfoncée dans la boue. Ils me déposèrent ensuite sur la rive sans qu’une seule goutte d’eau ait mouillé mes vêtements.

« Ce miracle convertit un grand nombre de spectateurs et Dioclétien, plus obstinément aveugle que Pharaon, déclara alors que je devais être une sorcière et ordonna qu’on me transperce de flèches.

Mortellement blessée et sur le point de mourir, on me jeta à nouveau en prison. Au lieu de la mort qui aurait normalement dû survenir, le Tout-puissant me fit tomber dans un sommeil paisible dont je me réveillai plus belle qu’auparavant.

Ce nouveau miracle mit l’Empereur dans une fureur telle qu’il donna l’ordre de répéter cette torture jusqu’à ce que mort s’en suive. Mais les flèches refusèrent de quitter les arcs.

Dioclétien affirma que c’était le fait de la magie et, espérant que la sorcellerie serait impuissante contre le feu, il ordonna que les flèches soient rougies au feu dans un brasier. Cette précaution fut inutile. Mon divin Époux me sauva de la torture en retournant les flèches contre les archers, et six d’entre eux furent tués.

Ce dernier miracle entraîna d’autres conversions et la foule commençait sérieusement à montrer des signes de mécontentement envers l’Empereur, et même de révérence pour la sainte Foi.

« Par crainte de conséquences plus sérieuses, le tyran donna l’ordre de me couper la tête. Mon âme, glorieuse et triomphante monta vers le Ciel où je reçus la couronne de virginité que j’avais méritée par tant de victoires. Il était trois heures de l’après-midi, un 10 août, qui était un vendredi.

« Voilà pourquoi Notre-Seigneur a voulu que mon corps soit ramené à Mugnano un dix août, et pourquoi Il accomplit tant de miracles en cette occasion. » ».