Le sacrement des malades

Beaucoup témoignent de la paix retrouvée, de guérisons intérieure et physique. Je peux demander indiviuellement à recevoir l’onction des malades, pour tenir bon dans l’épreuve, dans la maladie grave. 

L’Onction de la Paix

 

L’onction des malades n’est plus associé seulement au sacrement des mourants. On peut l’administrer dès que le fidèle se sent en danger (physique et spirituel). Recevoir l’onction des malades c’est faire l’expérience de sa propre finitude. Il s’agit de s’abandonner avec confiance dans la main bienfaisante de Dieu sur le chemin de la guérison physique ou intérieur, et renouveler ainsi sa fidélité à Dieu. Le sacrement est donné par le prêtre et peut aussi être reçu plusieurs fois.

« Il s’agit d’un sacrement de guérison. Guérison intérieure d’abord : des angoisses, des doutes et des déchirements liés à la souffrance. Les gestes concrets du sacrement sont destinés à aider la personne à retrouver la paix avec Dieu, elle-même et avec les autres.

Il s’agit aussi d’une guérison physique : le Christ est véritablement agissant en la personne malade. La maladie, un grave handicap, ou encore l’entrée en dépendance peuvent atteindre chacun d’entre nous : on ne peut plus compter sur ses propres forces, faire des projets ; on doit parfois renoncer à sa vie professionnelle, familiale, à ses engagements, ses activités. On peut se sentir seul, isolé.

Grande est alors la tentation de se replier sur soi-même, de se révolter, de désespérer. La maladie est aussi une épreuve pour la foi. Pour nous aider à surmonter toutes ces épreuves, l’Eglise propose ce sacrement, signe de la tendresse de Dieu. Il est une rencontre privilégiée de la personne malade avec le Seigneur ressuscité. En se découvrant accompagnée et aimée par Jésus dans sa fragilité et dans sa faiblesse, la personne malade peut recevoir une nouvelle force, celle de l’Esprit Saint. Elle peut lui permettre de lutter contre la maladie et d’entrer dans une nouvelle espérance au cœur même de cette épreuve »[i].

« Guérison intérieure, réconciliation avec soi-même, avec ses proches, avec Dieu, mais aussi parfois guérison physique ou vrai mieux être. Dans l’onction, le Christ manifeste la tendresse du Père pour celui qui souffre en donnant son Esprit, force pour lutter contre le mal.[ii]

« Venez à moi vous qui peinez sous le poids du fardeau et je vous soulagerai »  Mt 11, 28

 

Qui peut le recevoir ?

Toute personne baptisée peut recevoir le sacrement des malades. Ce sacrement n’est pas le « sacrement du grand âge.» Il suppose néanmoins une aggravation réelle de l’état de santé physique ou mental de la personne. Avant de recevoir le sacrement, une confession est requise. Recevoir ainsi le sacrement de réconciliation permet, avant de recevoir le soutien et le réconfort de l’Eglise, d’être en paix avec soi-même et avec les autres. Enfin, l’eucharistie complète le plus souvent le sacrement des malades. La personne souffrante reçoit ainsi une précieuse nourriture pour poursuivre son chemin.

 

Quand reçoit-on le sacrement des malades ?    

Généralement, ce sacrement est reçu lors de l’entrée dans la grande dépendance ou lorsque la personne devient très fragile, lors de l’annonce d’une maladie incurable, à l’approche d’une opération chirurgicale importante ou dans le cas d’une souffrance insupportable. Ce sacrement peut être administré à plusieurs reprises à la même personne, la soutenant ainsi dans les épreuves qu’elle traverse.

 

Les parties du rituel de l’onction des malades

« Ils chassait beaucoup de démons, faisaient des onctions d’huile à beaucoup de malades et les guérissaient. » Mc 6,13

  1. L’eau bénite

Le prêtre bénit le malade avec de l’eau bénite. Ce rite manifeste le lien entre le baptême et l’onction des malades. Par l’eau bénite, le malade est mis en contact avec la source vivante de Dieu qui le pénètre.

  1. La reconnaissance des péchés

Le rituel prévoit ensuite la reconnaissance des péchés que non seulement le malade, mais encore toutes les personnes présentes peuvent prononcer ensemble. On peut exprimer le : « Je confesse à Dieu… »

  1. La Parole de Dieu

Après cela, on proclame la Parole de Dieu. Le rituel propose différentes références bibliques.

  1. Les prières d’intercessions (litanies)

Il est bon d’inviter la personne à exprimer prières et supplications. Cette prière peut créer une atmosphère d’espérance et d’amour intense dans laquelle la personne malade se sent portée.

  1. L’imposition des mains    

En silence, le prêtre impose les mains sur la tête de la personne malade. Dans ce geste silencieux, il concentre la prière des croyants. Cette prière silencieuse qui accompagne l’imposition des mains convient particulièrement à l’onction des malades car elle transmet la tendresse de Dieu.

  1. L’onction de l’huile, signe de tendresse

Après l’imposition des mains, le prêtre dit une action de grâce sur l’huile. L’huile d’olive qui est utilisée pour l’onction des malades a un pouvoir purifiant. Son rôle est de laver le cœur du malade de tout ce qui le trouble. C’est aussi un symbole de fertilité et de force vitale, car l’olivier est un arbre très robuste et qui peut vivre plusieurs siècles. L’onction d’huile consacrée aide donc le malade à résister à la maladie et à retrouver la paix intérieure. Après la prière, on fait l’onction sur le front et sur les paumes des mains du malade »[i].

« La célébration de ce sacrement consiste en l’onction d’huile bénite sur le front et en l’imposition des mains. Consacrée par l’évêque lors de la messe chrismale annuelle, l’huile dite des malades apporte force et douceur. Elle pénètre la peau, répand sa bonne odeur, fortifie le corps. Voici les mots qui accompagnent l’onction avec l’huile sainte sur le front et dans les mains des malades :

Par cette onction sainte, que le Seigneur en sa grande bonté vous réconforte par la grâce de l’Esprit Saint. Ainsi, vous ayant libéré de tous péchés, qu’il vous sauve et vous relève.

Avec l’imposition des mains, l’onction rappelle l’attention et la tendresse de Jésus Christ envers les personnes malades.

« Si l’un de vous est malade, qu’il fasse appeler les anciens de la communauté qui prieront pour lui en pratiquant une onction d’huile au nom du Seigneur. Leurs prières, inspirées par la foi, sauveront le malade, le Seigneur le relèvera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. » Jc 5, 14-15″[ii]

  1. La prière pour les malades et la bénédiction

Enfin, le prêtre dit la prière pour les malades. Il existe différentes prières, chacune appropriée à la situation dans laquelle se trouve le malade. La bénédiction conclut la célébration.

 

La souffrance comme défi spirituel

 

La maladie remet toujours en question. Ma façon de vivre est-elle adéquate ? Ai-je trop travaillé ? Ai-je dû « encaisser » trop de choses ? Sur quoi ai-je fondé ma vie ? Quelle place tiennent mes amis et ma famille dans ma vie ?… La maladie ou la souffrance comporte aussi une dimension spirituelle : Qu’est-ce que la vie, si elle est limitée, brisée ? Qu’est-ce que Dieu veut me dire par ma maladie ?

Dans ces moments-là, on relativise beaucoup de choses et tout ce qui est superficiel disparaît. La maladie m’invite à reprendre contact avec moi-même, au message à transmettre à mes proches ; elle m’oblige parfois à abandonner mon travail, les gens que j’aime. La souffrance est révélatrice de la profondeur de ma spiritualité. Il y a aussi les images que j’ai de Dieu dans les épreuves. Qui est réellement Dieu ? Puis-je encore croire en son amour ? Suis-je prêt à faire confiance à ce Dieu ? Est-il encore près de moi dans toutes mes souffrances ? En ce sens, la maladie peut être vécue comme un défi spirituel »[i].