Janvier 2016
Pour tous les couples qui espèrent accueillir un enfant, ceux qui ont accepté l’idée de ne pas en avoir, pour tous les couples en démarche d’adoption, pour tous ceux qui vivent une grossesse difficile…
« Courage, Calme, Confiance »
(devise empruntée au sanctuaire de Pellevoisin)
Au nom du Père et du Fils et Saint-Esprit. Amen.
Prions en ce jour avec :
Sainte Anne et saint Joachim
Les saints parents de la Vierge Marie,
Commémorés le 26 juillet en Occident et le 9 septembre en Orient.
Prions.
Saint Joachim, racine sacrée, entraînez nous à garder la mémoire de nos ancêtres. Saint Joachim, humble à la prière, aidez-nous à connaître la valeur de la vie cachée. Saint Joachim, gardien de la Tradition, enseignez-nous la pédagogie sacrée.
Saint Joachim, garant de la survivance familiale, donnez-nous la confiance. Saint Joachim, respectueux et chaste, donnez-nous ce désir de la communion conjugale. Saint Joachim, nourricier, donnez-nous la force pour le combat de chaque jour.
Saint Joachim, ardent protecteur de la sainteté, aidez-nous en ces temps à la défendre. Saint Joachim, père aimant de la Petite sainte Vierge votre enfant, bénissez-nous. Saint Joachim, lumière du sacerdoce familial, faites de nous des tabernacles d’amour. Saint Joachim qui avez protégé votre enfant Marie, protégez-nous [1].
Sainte Anne, pendant des années, avec Joachim, vous avez attendu la venue d’un enfant. Après ce temps d’épreuve, de votre union est née Marie l’Immaculée.
Vous êtes apparue à Yvon Nicolazic qui, avec sa femme Guillemette espérait une naissance depuis une dizaine d’années. Vous avez comblé de joie ce couple fidèle à te prier, puisque quatre enfants sont nés à leur foyer.
Sainte Anne, nous vous demandons d’entendre notre prière, pour que notre attente soit comblée. Vous savez notre désir de donner la vie, d’être parent, de voir des enfants s’épanouir dans notre foyer. Nous les éduquerons dans la foi en Jésus Sauveur, dans l’espérance de vivre avec vous, près de Marie dans la gloire du ciel, dans l’amour du Seigneur et de nos frères [2].
La Fécondité
« Pour montrer la stérilité de la nature humaine avant la venue du Christ, Dieu avait laissé Joachim et Anne sans progéniture jusqu’à un âge avancé. Comme Joachim était riche et pieux, il ne cessait de s’adresser à Dieu par la prière et de Lui offrir des présents pour qu’Il les délivre, lui et son épouse, de leur opprobre.
Un jour de fête, alors qu’il s’était présenté au Temple pour déposer son offrande, un des fidèles s’adressa à lui en disant: « Il ne t’est pas permis de présenter ton offrande avec nous, car tu n’as pas d’enfant ». Alors, le cœur ulcéré, Joachim ne rentra pas chez lui mais se retira dans la montagne, seul, pour prier et verser des larmes devant Dieu. Pendant ce temps, Anne versait elle aussi d’abondantes larmes et élevait de ferventes supplications vers le ciel, dans son jardin.
Notre Dieu, riche en miséricorde et plein de compassion, entendit leurs supplications et envoya auprès d’Anne l’Archange Gabriel, l’Ange de la bienveillance de Dieu et l’annonciateur du salut, pour lui annoncer qu’elle allait concevoir et donner naissance à un enfant malgré son âge et que l’on parlerait de cette progéniture par toute la terre. Elle répondit, pleine de joie et de surprise: « Aussi vrai que vit le Seigneur mon Dieu, si j’enfante soit un fils, soit une fille, je le consacrerai au Seigneur mon Dieu, pour qu’il Le serve tous les jours de sa vie». Joachim reçut lui aussi la visite d’un Ange qui lui ordonna de se mettre en chemin avec ses troupeaux pour rentrer chez lui et se réjouir avec sa femme et toute leur maison, car Dieu avait décidé de mettre fin à leur opprobre »[i].
Avant d’être les aïeux de Jésus et les parents de la Vierge Marie, sainte Anne et saint Joachim était pieux, pleins de vie, travaillant pour la communauté. « Les deux époux vécurent dans la crainte du Seigneur et dans la pratique des bonnes œuvres. Ils firent trois parts de leurs biens : l’une était destinée au temple et aux ministres de la religion ; ils répandaient la seconde dans le sein des pauvres ; la dernière servait aux besoins de la famille. »[ii].
Par votre intercession, Sainte Anne et saint Joachim, gardez nos cœurs brûlants d’amour pour le Christ afin que notre mariage porte du fruit et augmente en nous la capacité d’aimer.
Je vous salue Marie ×3
La Confiance en Dieu
« Malgré les épreuves et les humiliations, sainte Anne et saint Joachim sont restés profondément unis. Leur tendresse et leur amour ont été leur secours. « Depuis vingt ans ils priaient Dieu de les délivrer de la stérilité, considérée par les Juifs comme une opprobre. Suivant la coutume juive, ils se rendirent à la ville sainte pour la fête des Tabernacles. Les enfants d’Israël y venaient offrir des sacrifices à Adonaï, et le grand-prêtre Ruben immolait leurs victimes. Joachim se présenta à son tour. Il portait un agneau ; Anne le suivait, la tête voilée, le cœur plein de soupirs et de larmes.
Le grand-prêtre, en les apercevant monter les degrés du temple, n’eut pour eux que des paroles de mépris et de reproche : « Vous est-il permis, leur dit-il, de présenter votre offrande au Seigneur, vous qu’Il n’a pas jugés dignes d’avoir une postérité ? Ne savez-vous pas qu’en Israël l’époux qui n’a pas la gloire d’être père est maudit de Dieu ? ». Et en présence du peuple il repoussa leur offrande. Joachim ne voulut point revenir à Nazareth avec les témoins de son opprobre. Leur présence eût augmenté sa douleur. Anne retourna seule dans sa demeure. Pour lui, il se retira dans une campagne voisine de Jérusalem, où des bergers gardaient ses troupeaux. Le calme silencieux de la vie pastorale, le spectacle touchant de la nature, apportèrent quelque soulagement à la blessure de son cœur. Qui n’a jamais senti que la solitude le rapproche de Dieu ?
Un jour qu’il se trouvait seul dans les champs, l’Ange Gabriel se tint debout devant lui. Joachim se prosterna, tremblant de peur : « Ne crains pas, dit le messager céleste, je suis l’Ange du Seigneur, et c’est Dieu Lui-même qui m’envoie. Il a prêté l’oreille à ta prière, tes aumônes sont montées en Sa présence. Anne, ton épouse, mettra au monde une fille ; vous la nommerez Marie et vous la consacrerez à Dieu dans le temps ; le Saint-Esprit habitera dans son âme dès le sein de sa mère et Il opérera en Elle de grandes choses ».
Après ces mots, l’Ange disparut. Joachim vit bientôt se réaliser la prédiction de l’Archange. De son côté, il fut fidèle aux ordres du Seigneur : sa fille reçut le nom de Marie, et, à trois ans, il la confia aux pieuses femmes qui élevaient dans le temple de Jérusalem les jeunes filles consacrées au Seigneur »[i]Eglise orthodoxe russe, Patriarcat de Moscou, Archevêché de Bruxelles et de Belgique.
Par votre intercession, Sainte Anne et saint Joachim, que nos craintes soient balayées afin de nous abandonner totalement au Christ Jésus.
Je vous salue Marie ×3
La Famille
A travers les visions de Maria Valtorta, vivons avec sainte Anne et saint Joachim :
« Assise devant un métier, une femme d’un certain âge. À la voir, avec ses cheveux qui autrefois étaient noirs, maintenant grisonnants, avec son visage sans rides mais déjà plein de cet air sérieux qui vient avec l’âge, je dirais qu’elle peut avoir de cinquante à cinquante-cinq ans, pas plus.
Je la vois qui tisse. […] Cette femme est belle, avec ses traits spécifiquement hébreux. L’œil est noir et profond je ne sais pourquoi il me rappelle celui du Baptiste. Mais ce regard noble comme celui d’une reine est rempli de douceur c’est comme si sur l’éclat d’un regard d’aigle s’étendait un voile d’azur. Il est doux avec un léger voile de tristesse, comme si elle pensait à des choses perdues. […]
Il me semble qu’elle tisse un rideau ou un tapis. […] Entendant frapper à la porte, elle se lève. Elle est assez grande. Elle ouvre. Une femme lui demande : « Anne, veux-tu me donner ton amphore ? Je la remplirai. »
La femme emmène avec elle un petit gamin de cinq ans. Il s’attache tout de suite à la robe de celle qu’on vient de nommer Anne. Elle le caresse, tout en allant dans une autre pièce d’où elle rapporte une belle amphore de cuivre. Elle la présente à la visiteuse en lui disant : « Toujours bonne, toi, avec la vieille Anne. Que Dieu te récompense en ce petit et dans les enfants que tu as et que tu auras, toi bienheureuse ! » Anne pousse un soupir.
La femme la regarde, ne sachant que dire après ce soupir. Pour adoucir la peine qu’elle devine, elle dit : « Je te laisse Alphée si cela ne t’ennuie pas ; ainsi je vais faire plus vite à te remplir plusieurs brocs et jarres. «
Alphée est bien content de rester, et on s’explique pourquoi. La mère partie, Anne lui passe le bras autour du cou et le porte au jardin. Elle le lève à la hauteur d’une tonnelle de raisins d’un blond de topaze et lui dit : « Mange, mange, c’est bon » et elle couvre de baisers le petit visage tout barbouillé de jus de raisins que l’enfant égrène avidement. Puis elle rit, elle rit et semble tout à coup plus jeune avec les nagées de perles qui lui ornent la bouche et la joie qui éclate sur son visage effaçant les années, lorsque l’enfant lui dit : « et maintenant, que vas-tu me donner ? » et il la regarde écarquillant ses yeux d’un gris azur sombre.
Elle rit plaisante et, en s’inclinant sur ses genoux, elle dit : « Que me donneras-tu si je te donne… si je te donne… devine quoi ? »
L’enfant, battant des mains, tout rieur : « Des baisers, des baisers je t’en donnerai, Anne belle, Anne bonne, Anne maman !… »
Anne, quand elle l’entend dire : « Anne maman », pousse un cri de tendresse et de joie. Elle serre contre son cœur le petit en disant : « O joie ! Cher ! Cher ! Cher ! » À chaque « cher » un baiser descend sur les joues roses.
Et puis ils vont à une étagère et d’un plat sortent des galettes de miel. « Je les ai faites pour toi, beauté de la pauvre Anne, pour toi, qui m’aimes bien ! Mais, dis-moi, combien m’aimes-tu ? »
Et l’enfant, pensant à la chose qui l’a le plus impressionné, répond : « Comme le Temple du Seigneur. » Anne baise encore ses yeux pétillants de vie, et l’enfant se frotte contre elle comme un petit chat. Sa mère va et vient avec le broc plein. Elle rit sans rien dire. Elle les laisse à leurs épanchements.
Un homme âgé arrive du jardin. Il est un peu moins grand qu’Anne, la tête couverte d’une chevelure toute blanche. Son clair visage s’encadre dans un carré de barbe, deux yeux azur comme des turquoises entre des cils d’un châtain clair presque blond. Son vêtement est marron foncé.
Anne ne le voit pas, car elle tourne le dos à l’entrée. Il lui prend les épaules en disant : « Et, pour moi, rien ? » Anne se retourne et dit: « O Joachim, tu as fini ton travail ? » En même temps le petit Alphée lui dit : « À toi aussi, à toi aussi » et quand le vieillard s’incline et l’embrasse, l’enfant lui passe les bras autour du cou, lui caresse la barbe de ses petites mains et l’embrasse.
Joachim aussi a son cadeau. Il va prendre, de sa main gauche, derrière son dos une pomme, brillante, et dit à l’enfant qui lui tend avidement les mains : « Attends que j’en fasse des bouchées. Tu ne peux la manger comme ça. Elle est plus grosse que toi » et avec un couteau qu’il porte à la ceinture, un couteau de jardinier, il en fait des tranches et des bouchées. Il semble donner la becquée à un oiseau au nid tant il met de soin à présenter les morceaux à la petite bouche ouverte qui ne cesse d’ingurgiter.
« Mais regarde quels yeux, Joachim ! Ne dirait-on pas deux petits fragments de la Mer de Galilée quand la brise du soir étend un voile de nuages sur le ciel ? » Anne parle en tenant la main appuyée sur l’épaule de son mari et en s’appuyant légèrement sur lui : un geste qui révèle un profond amour d’épouse, un amour intact après de nombreuses années de mariage.
Et Joachim la regarde avec amour et marque son assentiment en disant : « Très beaux ! Et ces cheveux frisés ? N’ont-ils pas la couleur des blés mûrs ? Regarde à l’intérieur ce mélange d’or et de cuivre. »
« Ah ! si nous avions eu un enfant, c’est comme cela que je l’aurais voulu, avec ces yeux et cette chevelure… » Anne s’est inclinée, agenouillée même, et elle embrasse avec un soupir ces yeux gris azurés.
Joachim soupire lui aussi, mais il veut la consoler. Il met sa main sur la chevelure crépue et blanchie d’Anne, et lui dit : « Il faut encore espérer. Dieu peut tout. Tant qu’on est vivant, le miracle peut survenir surtout quand on L’aime et l’on s’aime. » Joachim appuie fortement sur ces derniers mots.
Mais Anne se tait, humiliée, et baisse la tête pour dissimuler deux larmes qui coulent et que voit, seul, le petit Alphée. Il est douloureusement surpris de voir pleurer sa grande amie, comme il lui arrive parfois à lui. Il lève sa petite main et essuie ces larmes.
« Ne pleure pas, Anne ! Nous sommes heureux tout de même. Moi, du moins, parce que je t’ai, toi ! »
« Et moi aussi, je suis heureuse par toi. Mais je ne t’ai pas donné un enfant… Je pense avoir déplu au Seigneur, puisque il a rendu mon sein infécond. »
« O mon épouse ! En quoi veux-tu Lui avoir déplu, toi, toute sainte ? Allons encore une fois au Temple. Pour cela. Pas seulement pour la fête des Tabernacles. Faisons une longue prière… Peut-être t’arrivera-t-il la même chose qu’à Sara… à Anne d’Elqana. Elles ont longtemps attendu et se croyaient réprouvées à cause de leur stérilité. Au contraire dans le Ciel de Dieu se préparait pour elles un fils saint. Souris, mon épouse. Ton chagrin m’est plus douloureux que de n’avoir pas de postérité… Nous porterons Alphée avec nous. Nous le ferons prier, lui qui est innocent… et Dieu prendra sa prière et la nôtre, et nous exaucera. »
« Oui, faisons un vœu au Seigneur ; il sera à Lui, notre enfant. Pourvu qu’Il nous le donne… Oh ! m’entendre appeler « maman » ! »
Et Alphée, spectateur étonné et innocent : « Moi, je t’appelle ainsi. »
« Oui, ma joie, mon chéri… mais tu as une maman, toi, et moi, je n’ai pas d’enfant… » »[iii].
Par votre intercession, sainte Anne et saint Joachim, que le Bon Dieu garde notre couple solidement uni grâce à la prière et à l’espérance.
Je vous salue Marie ×3
La Foi
« Par l’attente de Marie dans le ventre de sainte Anne, c’est la stérilité de toute la nature humaine séparée de Dieu par la mort qui prend fin. Par l’enfantement surnaturel de celle qui était restée stérile jusqu’à l’âge de la ménopause, Dieu annonçait et confirmait le miracle le plus étonnant de la conception sans semence et de l’enfantement immaculé du Christ dans le sein de la Très Sainte Vierge et Mère de Dieu.
Or, neuf mois étant passés, Anne enfanta. Elle demanda à la sage-femme: – «Qu’ai-je mis au monde ?» Celle-ci répondit: – « Une fille. » Et Anne reprit: – «Elle a été glorifiée en ce jour, mon âme!» Et elle coucha délicatement l’enfant. Les jours de la purification de la mère exigés par la Loi étant accomplis, elle se releva, se lava, donna le sein à son enfant, et lui donna le nom de Marie : le nom qu’avaient attendu confusément les Patriarches, les Justes et les Prophètes, et par lequel Dieu devait réaliser le projet qu’il tenait caché depuis l’origine du monde.
Bien qu’elle fut née par une intervention miraculeuse de Dieu, la Sainte Vierge Marie fut cependant conçue par l’union de l’homme et de la femme, selon les lois de notre nature humaine déchue et soumise à la mort et à la corruption depuis le péché d’Adam (voir Génèse 3:16). Vase d’élection, Ecrin précieux préparé par Dieu depuis l’origine des siècles, elle est certes la représentante la plus pure et la plus parfaite de l’humanité, mais elle n’a pas été toutefois mise à part de notre héritage commun et des conséquences du péché de nos premiers parents »[i].
De son côté, « saint Joachim a été fortement éprouvé dans le cours de sa vie; mais il ne s’est point laissé aller au découragement. Comme Abraham, il a espéré contre toute espérance. Il attendait avec confiance cette vie meilleure que Dieu a promise à ceux qui l’aiment. Il espérait avec une confiance ferme et inébranlable, ce qui nous a été promis, parce que celui qui nous l’a promis est fidèle. Son espérance n’était point présomptueuse : docile à suivre les inspirations de la grâce, il s’attachait à mériter par des bonnes œuvres les récompenses du Dieu de bonté, qui couronne, dans le ciel, les dons mêmes dont il a enrichi ses Élus. En s’appliquant à faire valoir le talent que le Seigneur lui avait confié, il ne cessait d’invoquer son nom adorable, et ses prières étaient exaucées. Jamais celui qui espère en Dieu n’est confondu ». Sainte Anne était âgée lorsqu’elle est tombée enceinte de Marie. Elle a attendu longtemps, mais c’est dans sa souffrance que Dieu l’a comblé de grâces ».
Par votre intercession, sainte Anne et saint Joachim, que nous maintenions fermement en nous un grand désir de sainteté malgré nos imperfections et nos faiblesses.
Je vous salue Marie ×3
L’ouverture aux autres
Sainte Anne et saint Joachim ont été rabaissés par la communauté. Une femme stérile jetait l’opprobre sur une famille. Malgré cela, ils sont restés ouverts aux autres, plein de tendresse et d’affection. Par leur exemple, réjouissons-nous gratuitement pour les autres.
Par votre intercession, sainte Anne et saint Joachim, nous confions nos amis, frères et sœurs et connaissances qui attendent la vie. Que l’Esprit-Saint anime en nous douceur et bonté, écoute et présence dans notre amitié pour chacun d’eux.
Je vous salue Marie ×3
L’engagement dans la société
Anne annonce sa maternité dans un cantique. Partageons sa joie :
« Sur un métier plus petit que l’autre, Anne tisse de belles toiles de lin et chante en marquant avec son pied le rythme du chant. Elle chante et sourit… […] Elle le chante avec toujours plus de force et d’assurance, comme si elle en avait trouvé le rythme en son cœur. D’abord elle le murmure en sourdine et puis, plus assurée, elle le chante sur un ton plus haut et plus rapidement. Je le transcris parce qu’il est si doux dans sa simplicité :
« Gloire au Seigneur tout puissant qui a aimé la descendance de David. Gloire au Seigneur !
Sa suprême grâce, depuis le Ciel, m’a visitée,
la vieille plante a poussé une nouvelle branche, et je suis bienheureuse.
Pour la fête des lumières l’espérance a jeté sa semence; l’air embaumé du mois de Nisam la voit germer.
Ma chair au printemps est comme l’amandier en fleurs. Au soir de la vie, elle sent qu’elle porte son fruit.
Sur cette branche est une rose, un fruit des plus doux.
Une étoile qui scintille, une jeune vie innocente.
C’est la joie de la maison, de l’époux et de l’épouse.
Louange à Dieu, au Seigneur, qui de moi a eu pitié.
Sa lumière me l’a annoncé : une étoile viendra vers toi.
Gloire, gloire ! C’est à toi que sera le fruit de la plante,
le premier fruit et le dernier, saint et pur comme un don du Seigneur.
C’est à toi qu’il sera, et par lui arrive joie et paix sur la terre.
Vole, navette. Ton fil tissera la toile de l’enfant.
Il va naître ! À Dieu, dans l’allégresse, va le chant de mon cœur. »
Joachim entre quand pour la quatrième fois elle va redire son chant. « Tu es heureuse, Anne ? Tu me sembles un oiseau qui prélude au printemps. Qu’est-ce que ce chant ? Je ne l’ai jamais entendu de personne. D’où vient-il ? »
« De mon cœur, Joachim. » Anne s’est levée et maintenant va vers son époux toute riante. Elle paraît plus jeune et plus belle.
« Je ne te savais pas poète » dit son mari en la regardant avec une admiration manifeste.
On ne croirait pas deux vieux époux. En leur regard c’est une tendresse de jeunes mariés. « Je viens du fond du jardin t’ayant entendu chanter. Cela fait des années que je n’avais entendu ta voix de tourterelle enamourée. Veux-tu me répéter ce chant ? »
« Je te le redirais, même si tu ne le demandais pas Les fils d’Israël ont toujours confié au chant les cris les plus vrais de leurs espérances, de leurs joies, de leurs peines. J’ai confié à mon chant le soin de me dire et de te dire une grande joie. Oui, même de me la redire; c’est chose si grande que, bien qu’en étant certaine, elle me semble encore irréelle. » Et elle recommence le chant, mais arrivée à ce passage : « Sur cette branche est une rose, est un fruit des plus doux, c’est une étoile… » sa voix vibrante de contralto devient d’abord tremblante et puis se brise. Avec un sanglot de joie, elle regarde Joachim et levant les bras elle crie : « Je suis mère, mon aimé ! » et elle se réfugie sur son cœur, entre les bras qu’il lui tend et que maintenant il resserre autour de son heureuse épouse.
Le plus chaste et le plus heureux embrassement que j’ai jamais vu depuis que je suis au monde. Chaste et ardent dans sa chasteté. Puis le doux reproche à travers la chevelure grisonnante d’Anne : « Et tu ne me l’as pas dit ? »
« C’est que je voulais en être certaine. Vieille comme je suis… me savoir maman… Vraiment je ne pouvais le croire… et je ne voulais pas te causer une déception plus amère que tout. C’est depuis la fin de décembre que je sens un renouveau de mes entrailles, la poussée d’un nouveau rameau. Mais, maintenant, sur ce rameau c’est le fruit, c’est sûr… Tu vois ? Cette toile est déjà pour celui qui va arriver. »
« N’est-ce pas le lin que tu as acheté à Jérusalem en octobre ? »
« Oui. Puis je l’ai filé dans l’attente et l’espoir … J’espérais : le dernier jour, pendant que je priais au Temple, le plus près possible de la maison de Dieu qu’il soit permis à une femme, il se faisait tard… tu te souviens que je dis: « Encore, encore un peu », je ne pouvais m’arracher à ce lieu sans avoir obtenu la grâce. Eh bien : dans l’ombre qui déjà descendait de l’intérieur du lieu sacré, dont je sentais une forte attraction de toute mon âme pour y arracher un « oui » du Dieu qui y est présent, j’ai vu partir une lumière, une merveilleuse étincelle de lumière. Claire et douce comme la lumière lunaire, pourtant elle portait avec elle l’éclat de toutes les perles et gemmes de la; terre. Il me semblait qu’une des étoiles précieuses du Voile, les étoiles qui sont sous les pieds des Chérubins, se détachait et prenait la splendeur d’une lumière surnaturelle… Il semblait que de l’au-delà du Voile sacré, de la Gloire elle-même, un feu, rapide, était venu vers moi et en traversant l’air disait comme une voix céleste : « Ce que tu as demandé t’arrive ». C’est pour cela que je chante : « Une étoile viendra vers toi ». Quel fils sera-ce jamais que le nôtre, qui se manifeste comme la lumière d’une étoile dans le Temple et qui dit : « C’est moi » dans la fête des Lumières ? Je pense que tu avais vu juste en me regardant comme une nouvelle Anne d’Elqana, Comment l’appellerons-nous, notre créature que doucement comme le murmure d’un ruisseau je sens en mon sein; qui me parle par les battements de son petit cœur comme une tourterelle que l’on tient au creux de la main ? »
« Si c’est un garçon, nous l’appellerons Samuel. Si c’est une fille, Étoile, le mot qui a terminé ton chant pour me donner la joie de me savoir père, la forme qu’elle a prise pour se manifester dans l’ombre sacrée du Temple. »
« L’Étoile, notre étoile, Oui, je ne suis pas, je pense, je pense que ce sera; une fille. Il me semble que des caresses si douces ne peuvent venir que d’une très douce petite. En effet, je ne la porte pas, je ne souffre pas. C’est elle qui me porte sur un sentier d’azur et de fleurs, comme si j’étais la petite sœur des anges saints et que la terre fût déjà lointaine… J’ai souvent entendu dire à des femmes que concevoir et porter l’enfant était douloureux. Mais moi, je n’éprouve pas de douleur. Je me sens forte, jeune, fraîche, plus que lorsque je t’ai donné ma virginité à l’époque de ma jeunesse lointaine. Fille de Dieu – car elle est de Dieu plus que de nous, cette fleur éclose sur un tronc desséché- elle ne cause pas de peine à sa maman. Elle ne lui apporte que paix et bénédiction : fruits de Dieu, son vrai Père. »
« Alors nous l’appellerons Marie. Étoile de notre mer, perle, bonheur. C’est le nom de la première grande femme d’Israël. Mais elle n’offensera jamais le Seigneur. À Lui seul elle chantera le poème de sa vie, car elle Lui est offerte: hostie avant de naître. »
« C’est notre offrande à Lui, oui. Garçon ou fille, lorsqu’elle aura fait notre joie pendant trois années, nous donnerons notre créature au Seigneur, hosties nous aussi avec elle pour la gloire de Dieu. »[iii]
Par votre intercession, sainte Anne et saint Joachim, nous vous confions toutes les lois et pratiques qui blessent la dignité que Dieu nous a donnée (Avortement, GPA, euthanasie, etc.).
Je vous salue Marie ×3
Frères et sœurs dans le Christ
Par votre intercession, Sainte Anne et saint Joachim, je confie au Seigneur les intentions de chacun des membres de notre groupe de prière.
Je vous salue Marie ×3
Prière à Notre Dame
du Père Léonce de Grandmaison
Sainte Marie, Mère de Dieu, gardez-moi un coeur d'enfant,
pur et transparent comme une source ;
Obtenez-moi un coeur simple, qui ne savoure pas les tristesses,
Un coeur magnifique à se donner, tendre à la compassion,
un coeur fidèle et généreux, qui n'oublie aucun bien et ne tienne rancune d'aucun mal.
Faites-moi un coeur doux et humble, aimant sans demander de retour,
joyeux de s'effacer dans un autre Coeur, devant votre divin Fils.
Un coeur grand et indomptable,
qu'aucune ingratitude ne ferme, qu'aucune indifférence ne lasse,
Un coeur tourmenté de la gloire de Jésus-Christ,
blessé de son Amour, et dont la plaie ne guérisse qu'au ciel.
Amen
Bibliographie :
[1] Prière à Saint Joaquim : http://www.chemindemarie.be/mysteres.html
[2] Prière à Sainte Anne : Prière des couples en attente d’enfants, composée par le Père André Guillevic, recteur de la Basilique de Sainte-Anne d’Auray : https://lepeupledelapaix.forumactif.com/t40509-une-neuvaine-a-sainte-anne-pour-les-familles-du-18-07-au-26-07
[i] Eglise orthodoxe russe, Patriarcat de Moscou, Archevêché de Bruxelles et de Belgique : http://www.st-anne.be/fr/node/10
[ii] Institut du Christ Roi souverain Prêtre : http://www.icrsp.org/Calendriers/Le%20Saint%20du%20Jour/joachim.htm
[iii] D’après les visions de Maria Valtorta : http://www.maria-valtorta.org/Publication/TOME%2001/01-002.htm