Vénérable Juliette (1786-1864) et son époux Carlo di Barolo (1782-1838)
Couple modèle, bienfaiteurs de Turin,
Juliette est reconnue « vénérable » par le pape François le 5 mai 2015
Carlo, mort en odeur de sainteté
« Lors de l’audience accordée mardi 5 mai au cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le pape François a ordonné la promulgation de plusieurs décrets, dont celui reconnaissant les vertus héroïques de Juliette Colbert qui devient de ce fait « vénérable », première étape sur le chemin de sa béatification.
Améliorer les conditions des populations défavorisées
Née dans la région des Mauges (Maine-et-Loire) en 1785, Juliette Victorienne Françoise de Colbert-Maulévrier était l’arrière-petite-nièce de Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV. Après avoir été dame d’honneur de l’impératrice Joséphine à la cour de Napoléon, elle épouse à 22 ans le marquis Faletti di Barolo. Tous deux sont fortunés, mais ne peuvent avoir d’enfants. Elle s’emploie à améliorer les conditions de vie des populations défavorisées, dans les faubourgs de Turin où s’entassaient des ruraux chassés de leurs campagnes par les guerres et les exactions.
En 1814, lors d’une procession du Saint-sacrement, Juliette de Barolo entend un prisonnier crier : « Ce n’est pas le viatique qu’il me faut, mais de la soupe ! » Elle demande alors à entrer dans le cachot d’où venait le cri, rencontre les prisonniers et leur fait distribuer l’argent qu’elle a sur elle. Ayant décidé d’en savoir plus sur les prisonniers, elle adhère à une association d’aide aux détenus et forme le projet de créer une œuvre qui s’intéresse aussi à eux d’un point de vue moral et humain.
Médaille d’or à Turin
Les années suivantes, la marquise de Barolo fonde plusieurs institutions caritatives et fait de l’écrivain Silvio Pellico, ancien détenu, son secrétaire, en l’associant à ses œuvres. Elle s’occupe aussi des anciennes condamnées, prostituées et femmes en détresse, créant à leur intention le « Refuge » qu’elle confie aux sœurs de Saint-Joseph. Le but étant qu’au bout de deux ou trois ans de travail et de prière, ces femmes puissent reprendre une vie normale.
Certaines d’entre elles préférant la vie religieuse, la marquise de Barolo fonde pour elles en 1833 un couvent, à côté du Refuge, sous le nom de Sœurs de sainte Marie-Madeleine (surnommées « Madeleines »). Encouragée par l’archevêque de Turin, Juliette de Barolo rédige une règle monastique et impose un noviciat sévère pour vérifier les vocations. Après s’être dévouée lors d’une épidémie de choléra à Turin en 1835 (la ville lui décernera une médaille d’or) Juliette de Barolo recueille les orphelines et fonde un orphelinat.
Trois congrégations féminines
À Rome en 1845, elle obtient du pape la reconnaissance des trois congrégations féminines qu’elle a créées : les Sœurs de Sainte-Anne, les Madeleines et les filles de Jésus Bon Pasteur (à ne pas confondre avec la congrégation du Bon-Pasteur d’Angers, fondée par sainte Marie-Euphrasie Pelletier en 1835, même si leurs missions présentent des similitudes) ».